AFFABLE, AMBITIEUX, BÛCHEUR, MAMAN POULE, JOUEUR, BORDÉLIQUE ORGANISÉ, DILIGENT, INVENTIF, AVEUGLE, MENTEUR, FOUILLE MERDE, CAUSTIQUE, ROUTINIER, RESPONSABLE, TENDRE, RIRE FACILE.
Ace, c’est une vraie plaie, une sorte de vermine. lorsqu’il est immiscé, c’est difficile de s’en débarrasser. ∆ Aurait sûrement préféré peindre autre chose que les créations des autres, mais s’est fait une raison dans l’abandon. ∆ Ne jamais le faire jouer aux jeux d’argent, c’est son point faible. ∆ mentir, lancer des rumeurs, c’est pour lui le moyen le plus efficace de départager le vrai du faux. ∆ papa gâteau, maman poule. avoir élevé ses quatre cadets laisse des séquelles. ∆ Possède une collection de chemises aux imprimés tous plus moches les uns que les autres. ∆ A peur de l’abandon, d’être seul. ∆ C’est le genre de personnalités chez qui l’on sent un bon fond, un côté débonnaire plaisant. ∆ Mais dont les yeux rieurs ((trop honnêtes)) dénotent quelque chose d’étrange. ∆ En tant qu'Espion, Acétone est loin de remplir les critères de 007. ∆ Il va rarement sur le terrain par lui-même et si monsieur est un faussaire d'Art il l'est tout autant avec le reste de sa vie. ∆ Ace travaille devant son ordi la plupart du temps. Il se fait passer pour n'importe qui sur le net, va sur des forums, des chats, les réseaux sociaux. ∆ Il se fait passer pour quelqu'un de sympathique avec qui discuter, à qui confier des choses. Il est Yumemi, Taro, SailorMoon95, SuperGundam ou HotnFreeGurl. Et il lance des rumeurs, des intox. Car pour lui le moyen de vérifier une information, c'est de la confronter. ∆ Lorsqu'il a du mal à se rapprocher de la personne qui l'intéresse, il dévisse enfin de son fauteuil et de son écran. ∆ Acétone, en ligne ou en réalité, c'est pleins de personnes à la fois. Et chaque personnage qu'il créer a son propre dossier d'informations sur ses étagères. ∆ Car si l'on est habile, il n'est pas difficile de le percer à jour. Le prouver en est cependant une autre.
HISTOIRE
Ça crie dans la baignoire, gronde depuis l’étendoir. Au salon on joue au ballon tandis que tout déborde dans la cuisine en désordre. Quotidien répétitif de tes jeunes années, t’as souvent ravalé le sentiment de gâché qui venait t’acidifier les papilles. T’as ravalé ta fierté, mis en pièces ta jeunesse, pour le sacrement de cette tripotée d’enfants pour qui t’as été le seul et unique parent.
Quatre frères et sœurs qui ont su faire ton bonheur comme ton malheur. T’as arrêté l’école à la fin du lycée, personne n’étais là pour te forcer à continuer. Il y avait des semaines durant lesquelles on pouvait noter ton absentéisme zélé, parce qu’il n’y avait que toi pour veiller, à la fièvre d’un de tes protégés.
T’as été père, mère, grand-frère.
Mais tu savais bien que tu pourrais pas pouponner toute ta courte éternité, multiplier les jobs sous-payés.
À lui, cet ami de toujours, ta bouffée d’air frais, tu lui disais,
« On pars bientôt pour Tokyo. »
comme si c’était une promesse, bien que celle-ci semblait s’étendre à des années lumières. Tu lui répétais, y croyant à moitié, parce que t’avais besoin de l’appuie de son regard pour y croire.
Parce que t’avais beau les aimer, tu savais que ta vie pouvait pas se résumer à les voir grandir, tout en ravalant ta part de martyr. Que l’argent ne se trouve pas aux pieds des arbres, que tu devrais un jour déposer les armes de la parfaite ménagère, pour devenir une véritable aide financière.
Alors à lui, seulement à lui,
Tu lui confiais tes anecdotes honteuses, tes moments d’égoïsmes durant lesquels t’étais à vif. Où l’injustice te saisissait la trachée pour te faire cracher ta bile, au sens propre comme figuré.
Lui, il a vu tes deux portraits.
La figure maternelle et maternante qui s’oubliait, vêtu d’un tablier, affublé d’une barrette rose pailleté qui préparait à manger.
Et l’autre, l’adolescent abandonné, à la crise tardive et étouffée, qui parfois s’aveuglait de son propre désir de s’étrangler.
Mais aujourd’hui les choses ont changées.
Vous êtes plus des gamins et il y a de ces drôles de matins où la télévision vous crache que le monde va mal, que vous en êtes la cause. Que vous êtes l'ecchymose du 21ème siècle, la gangrène de votre génération.